Danser en fauteuil roulant – comment est-ce possible? Et quel est l’intérêt? En nous expliquant les conditions que cette activité requiert, Rosmarie Waldburger se livre. Cette octogénaire originaire de Hubersdorf SO, membre du groupe de danse en fauteuil roulant de Soleure depuis sa création en 1998, souligne aussi que «la danse fait du bien aussi bien corps qu’à l’esprit». Et elle déborde d’enthousiasme lorsqu’elle parle de sa passion: «J’adore ça!»
Sur la piste de danse, les personnes en fauteuil roulant n’évoluent pas chacune dans leur coin au son de la musique. Elles forment des couples avec des piétons et des piétonnes. Cha-Cha-Cha, jive, valse, discofox, rumba, tango, foxtrott, le répertoire est large. En observant les danseurs et les danseuses, on se doute que maîtriser les enchaînements demande beaucoup de travail. «En ce sens, la danse est une discipline exigeante, il faut s’écouter et se comprendre mutuellement», ajoute Rosmarie Waldburger.
Cours au printemps et en automne
Fritz Lüthi ne peut que confirmer: «Les sportives et les sportifs se moquent parfois de nous. Pourtant, ce n’est pas si facile, il faut de l’empathie pour garder l’équilibre et être en harmonie avec son ou sa partenaire.» Fritz Lüthi a 72 ans, il est tétraplégique depuis 45 ans, cofondateur du Rollstuhlclub Solothurn – et passionné de danse depuis toujours. Il est aussi l’heureux propriétaire d’un juke-box de près de 15 000 chansons, des Boss-Buebe à Deep Purple, et depuis vingt ans, il organise des cours de danse en fauteuil roulant.
Au printemps et en automne, plusieurs couples se retrouvent dans la salle de sport du Centre suisse des paraplégiques à Nottwil. Le cours, qui s’étend sur cinq semaines, comprend cinq unités de deux heures chacune. Heinz Meier, le responsable sportif du groupe, enseigne la technique aux participant·e·s en fauteuil roulant et leur montre les mouvements qu’ils et elles doivent maîtriser.
Pour des personnes comme Heinz Meier, 65 ans et originaire de Bottmingen BL, les cours de danse ou les soirées dansantes sont les meilleures occasions d’oublier tout ce qui les entoure et de s’évader du quotidien.
Pendant ce temps, Marcello Schneider s’occupe des piétons et piétonnes. Ce professeur de danse de Horw s’investit dans ce projet depuis plus de dix ans et est séduit par l’ambiance qui règne pendant les leçons. «Les yeux des participants brillent de joie de vivre et de gratitude. Ils apprécient énormément cette offre et quand ils font des progrès, cela me va aussi droit au cœur», dit-il.
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(Peter Birrer, Paracontact 3/2024)